Jaurès et l’enseignement des langues régionales à l’école de la république
L’engagement de Jaurès en faveur de la République ne s’est jamais démenti et l’éducation a été la marque propre de son socialisme.
C’est au cours de sa première année d’enseignement (1881-1882) qu’ont été votées les lois laïques.
Originaire d’un pays de langue d’oc et occitanophone lui-même, bon connaisseur de la poésie occitane et orateur occitan, de quelle manière a-t-il pris en compte dans ses propositions sur l’école de la République la question des langues et des cultures autres que le français ?
Comment ses positions ont-elles évolué, d’une absence de prise en compte spécifique de ce problème au cours de sa première législature (1885-1889), jusqu’à ses déclarations de 1911, préconisant, entre le basque, le breton et la langue d’oc d’un côté et le français de l’autre, une méthode d’enseignement comparé ?
Pour le comprendre, il faut les replacer :
- par rapport à la situation sociolinguistique de ces idiomes et aux pratiques et aux orientations des mouvements de leur défense (le Félibrige pour l’Occitanie),
- par rapport au contexte politique et idéologique d’une Troisième République qui a tardé à s’imposer comme régime constitutionnel majoritairement accepté,
mais aussi par rapport à la philosophie générale de Jaurès, à ses positions d’ensemble sur l’enseignement et sa nécessaire ouverture aux problèmes sociaux et aux perspectives de transformation sociale, à sa conception de l’organisation politique de la France et, au-delà, des rapports de l’humanité et des patries.