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L’enseignement du basque au milieu du XIXe siècle : la fable, outil pédagogique

La publication, par Jean-Baptiste Archu (Aussurucq 1811-La Réole 1881),  instituteur et inspecteur du primaire à La Réole,  de Choix de fables de La Fontaine, traduites en vers basques (La Réole, 1848), doit se situer dans le droit fil de la Loi Guizot du 28 juin 1833 qui rendait obligatoire l’enseignement du français et de la culture française dans l’instruction primaire.  Mais comment faire pour que des élèves bascophones majoritairement non francophones, puissent s’initier à la langue française rapidement quand le matériel pédagogique fait défaut ?  En offrant à maîtres et élèves un manuel bilingue (Archu parle de  vademecum) composé d’un florilège de fables de La Fontaine, traduites en basque en regard, qui servira essentiellement de « pont » ludique pour l’apprentissage du français, mais pas seulement puisque l'auteur envisage également que le dit manuel puisse servir inversement à des adultes lettrés qui désireraient apprendre la langue basque. Cet ouvrage sera complété vingt ans plus tard par l’édition d’une Grammaire bilingue française et basque (Bayonne, 1868).
 Quelques années plus tard, l’abbé Martin Goyhetche (Urrugne 1791-1859) publiera de son côté un ouvrage, beaucoup plus important en volume, composé de fables de La Fontaine traduites en basque (Bayonne,1852) dont une partie reste inédite, ainsi qu’un corpus, resté lui aussi inédit, des fables de  Florian traduites en basque. Contrairement à Archu, le propos de Goyhetche n’est pas d’utiliser la traduction en basque comme véhicule vers le français mais bien à des fins d’édification morale.
L’article se propose d’examiner les stratégies des deux auteurs, dans ce qu’elles ont de commun et de divergent.
Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 -Faculté Pluridisciplinaire de Bayonne
 IKER-UMR 5478 CNRS